LE CHANT DU ĀUṀ
Traditionnellement, dans le yoga Iyengar®, toute séance de yoga commence par le chant du om ou āuṁ, suivi de l’hymne à Patanjali, et parfois d’autres chants, d’autres invocations, selon le choix du professeur. Plutôt que de chanter l’hymne au Guru selon la tradition indienne – dans l’intention de nous relier à notre maître - B.K.S. Iyengar, dans son humilité et sa simplicité, a souhaité que nous relions notre pratique à la source, Patanjali, plutôt que de l’honorer lui. Pourquoi Om ou Āuṁ ? "Il est souvent recommandé de répéter le japa āuṁ. La répétition de āuṁ est considérée comme une méditation. Cependant, japa et dhyāna [méditation] ne sont pas la même chose. Japa sādhanā, la pratique de japa, peut conduire à dhyāna, mais japa ne peut être dhyāna. En dhyāna, il n’y a aucun mot, aucune expression verbale. Āuṁ est un mot. Il est symbolique, mais il possède un śabda ou son. Il est composé de trois lettres : ā, u et ṁ. Ces lettres n’ont pas été choisies au hasard. Lorsque vous ouvrez la bouche, la première syllabe prononcée prend la forme du son ā. L’ouverture même de la bouche prononce un ā. La deuxième syllabe est u qui n’est ni une ouverture ni une fermeture de la bouche, mais un mouvement. Lorsque la bouche se ferme complètement, c’est le son ṁ. La syllabe āuṁ est la base de tous les mots. La création des mots s’appelle śabda brahma. Les mots ont une résonance sonore. Le son a un rythme. Ce son rythmique s’appelle nāda brahma. Il n’est pas possible de produire śabda sans ces trois lettres. C’est pourquoi on considère cette syllabe comme Divine. L’Âme Suprême n’a pas de nom ni de forme. Les noms et les formes appartiennent au monde des objets, mais le sujet n’a ni nom ni forme. Dieu ne peut pas être exprimé. On donne un nom à un bébé et on l’appelle par ce nom. Par quel nom pouvons-nous appeler le Suprême ? Bien que l’on sache que le Suprême n’a pas de nom, il y a un désir de "L" appeler. Ainsi, le Suprême ou Dieu est appelé de différentes façons. Āuṁ est la racine de l’expression verbale. Āuṁ commence au niveau du nombril et finit dans la bouche, puis le son retourne dans le nombril. Même une personne muette a son propre mode d’expression du son. Dès l’instant où elle exprime des efforts, la résonance produite est āuṁ. Ce n’est peut-être pas clair pour nous, mais le son qui vient est composé de ā,u,ṁ. Tout comme nous ne pouvons pas vivre sans nourriture, ni air, ni eau, nous ne pouvons pas vivre sans mots. La parole est une expression grossière de mots. Même dans notre processus de pensée, les mots sont présents et les sons existent dans tous nos mouvements. Japa est enseigné afin d’amener le mental vagabond à un état de stabilité. Ensuite, il est conseillé de connaître la signification du mot et de le ressentir avec sa signification. Un mot et une signification sont peut-être objectifs, mais l’expérience du mot et celle de sa signification sont subjectives. Il ne faut pas laisser une expérience personnelle devenir mécanique et statique. Il faut développer de la fraîcheur dans la parole, la pensée et l’action pour que cette expérience aussi soit fraîche. Āuṁ est appelé praṇava. Ce mot révèle une nouvelle signification à chaque fois qu’il est prononcé. Un nouveau défi apparaît et conditionne le mental à explorer les profondeurs de notre conscience mentale. Patañjali donne plusieurs méthodes pour la focalisation de la conscience mentale (citta) dans Samādhi Pāda. Le japa āuṁ en est une. Le mantra āuṁ est donné à tous comme étant dhyāna, mais c’est un japa, une prière. Ce n’est pas dhyāna. Japa n’est pas dhyāna. Japa est un moyen pour aller vers dhyāna. En dhyāna, japa disparaît." Extrait de Aṣṭadaḷa Yogamālā Volume 1 (pages 132-133) Āuṁ dans les Yoga Sutras de Patanjali I.27 Tasya vācakaḥ praṇavaḥ Il (Le Divin) est représenté par āuṁ, appelé praṇava. I.28 Tajjapastadarthabhāvanam Il faut continuellement répéter āuṁ en ressentant toute sa signification.
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